Fiche technique

  • Durée : 42 mois (2020-2023).
  • Budget : 1 477 700 €.
  • Partenaires financiers : SEDIF, AESN, commune d’Issawane, commune de Kanembakaché, commune de Mayreyrey, commune de Tchaké, délégataires des services d’eau potable.
  • Maître d’ouvrage  : Association intercommunale du canton de Kanembakaché (AICK)
  • Assistant la maîtrise d’ouvrage et opérateur du projet : groupement d’ONG SEVES - SACEau.

Contexte

Le projet se situe en milieu rural dans les communes de Kanembakaché, d’Issawane, de Mayreyey, et de Tchaké. Ces communes font partie du canton de Kanembakaché, situé dans le département de Mayahi, région de Maradi (sud du Niger). La population des quatre communes en 2019 est estimée à 283  552 personnes. Le taux d’accroissement démographique dans le département est situé autour de 4 %.

Carte de situation des villages de PACK II

Dans le canton de Kanembakaché, les ressources de surface ne sont pas pérennes, les ressources de la nappe souterraines sont continues et accessibles, quoique profondes, c’est pourquoi le pompage en nappe est optimal dans la zone du projet.

Avec l’accélération de la décentralisation, le Niger dispose d’un cadre sectoriel et d’une stratégie claire en matière de services d’eau potable. Le schéma institutionnel du service public de l’eau (SPE) en milieu rural au Niger est organisé de la façon suivante.

  • L’État   : le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement et le ministère de l’Intérieur, garants du respect des dispositions réglementaires relatives au SPE, avec la fonction de contrôle et de régulation du secteur. Les directions départementales de l’hydraulique (DDH) assurent un rôle d’appui conseil auprès des communes.
  • La commune, avec la fonction de maître d’ouvrage, propriétaire des installations et autorité organisatrice du service public de l’eau .
  • L’Association des usagers du service public de l’eau (AUSPE), dont les membres sont élus en assemblée générale villageoise, avec la fonction de défense des intérêts des usagers .
  • Un délégataire privé, chargé par la commune, d’exploiter le système AEP .
  • Une structure d’appui-conseil au SPE (SAC/SPE), structure privée agrée et qui signe un contrat de prestation de service avec la commune pour suivre et appuyer le fonctionnement du SPE.

Avec l’appui du PACK I, les communes du canton se sont organisées pour mutualiser leurs redevances dédiées au fonctionnement du service municipal et créer un service de technique intercommunal. Le service technique eau (point focal) de l’AICK, le recours au service d’appui-conseil au service public de l’eau (SAC/SPE) sont opérationnels.

À la fin du premier semestre de 2019, 41 mini-AEP sont fonctionnelles (100 %). Avec 240 970 m3 distribués (1 320 m3/jour), 102 829 kFCFA de recettes (563,4 kFCFA/jour), les délégataires alimentent les fonds de renouvellement et d’extension et de service municipal eau et assainissement, sous le contrôle du point focal, avec l’appui de la DDH et du SAC/SPE.

PACK I : des résultats fragiles

Toutefois, les résultats du PACK I restent fragiles :

  • l’organisation intercommunale du SPE doit encore trouver un modèle économique durable, et les acteurs maîtriser leur rôle et leurs missions ;
  • le taux d’accès au service public de l’eau reste faible avec de grands villages dont les infrastructures ne permettent plus de répondre au besoin, et des hameaux devenus des villages de plusieurs milliers d’habitants qui doivent être équipés de mini-AEP ;
  • le canton dénombre 177 écoles primaires dont seulement 14 (8 %) avec un branchement à un réseau d’eau potable  et 11 centres de santé dont 4 (36 %) avec un branchement à un réseau d’eau potable , et 24 cases de santé dont 4 (17 %) avec un branchement à un réseau d’eau potable ;
  • concernant l’assainissement liquide, on constate un très fort taux de défécation à l’air libre, le taux d’équipement des ménages en toilettes étant estimé en dessous de 10 % dans le canton. La majorité des équipements scolaires et de santé ne disposent pas de toilettes. Concernant les comportements en matière d’hygiène, un grand de nombre de pratiques ne sont pas encore ancrées dans les mœurs dont, notamment, le lavage des mains après défécation et avant les repas, des pratiques hygiéniques de stockage et de conservation de l’eau.

Issu de la planification réalisée dans le cadre du PACK I, et d’un montant de 2,7 milliards de FCFA (4,2 millions d’euros), le plan local eau et assainissement (PLEA) prioritaire de l’AICK prévoit de créer 16 services d’eau potable desservant 31 villages des 4 communes, soit 46 000 personnes avec un nouvel accès à l’eau potable en 2022, 27 écoles et 5 cases de santé disposant d’un accès à des blocs sanitaires et à l’eau potable, et 1 500 ménages équipés de toilettes SanPlat.

Le PACK II entend contribuer à la mise en œuvre de ce plan.

Objectifs du projet

L’objectif du projet est de favoriser l’accès universel et équitable à un service basique d’eau potable et l’amélioration de l’hygiène et de l’assainissement dans les 4 communes du projet. Il comporte trois résultats principaux :

  • la création d’AEP multi-villages et de mini-AEP pour les localités prioritaires ;
  • les conditions de gestion des services d’eau et d’assainissement à l’échelle des villages cibles et du canton sont améliorées, à travers le renforcement des capacités de l’ensemble parties prenantes et la concertation multi-acteurs ;
  • les conditions d’adoption de comportements adaptés et d’accès à l’assainissement de base sont renforcées, à travers la réalisation de blocs sanitaires dans les équipements scolaires et de santé, la promotion de l’hygiène et de l’assainissement au niveau des ménages.

Résumé des résultats du projet

Le projet a permis un nouvel accès à l’eau potable au niveau de bornes fontaines à 13 090 personnes dans neuf villages avec la création de cinq mini-AEP solaires ou mixtes dont deux multi-villages et l’optimisation et l’extension d’une AEP multi-village.

Borne fontaine de Dan Askia

Chaque service est délégué en affermage comprenant un îlot concessif à un opérateur nigérien, qui a investi en moyenne 10 000 000 FCFA (soit 15 000 €) par système, pour un prix du service de l’eau de 450 FCFA/m3 (0,67 €/m3).

Concernant l’assainissement en milieu scolaire, 1 025 élèves et 10 enseignants dans six écoles disposent d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement au niveau de 21 blocs sanitaires comprenant 41 cabines VIP double fosses et 10 branchements à l’eau potable réparties dans neuf écoles et un centre de santé.

Château d’eau Dan Askia
Réception panneaux solaire Sarekou

En ce qui concerne l’assainissement liquide, le projet a appuyé la création et le développement d’un marché de l’assainissement au niveau de la commune de Kanembakaché. Cet accompagnement s’est traduit par l’appui et la formation d’opérateurs privés afin d’encourager et développer l’offre, et également par l’identification et la création de solutions techniques d’assainissement dans le but de répondre à la demande.

Concernant les mesures d’accompagnement, cinq associations des usagers du service public de l’eau (AUSPE) ont été créées et formées, et une redynamisée pour représenter les usagers de neuf villages, six comités de gestion des équipements scolaires (COGES) ont été redynamisés et formés à la gestion des équipements d’eau, d’hygiène et d’assainissement, de même que les élèves ont été sensibilisés sur les bonnes pratiques comme le lavage des mains aux moments clés. Six équipes locales d’exploitation ont été appuyées et formées à la prise en main des équipements. Les quatre communes et leur association intercommunale (AICK) ont été appuyées dans le cycle de maîtrise d’ouvrage des travaux, de délégation et dans le pilotage de la gestion déléguée à l’échelle intercommunale des 49 mini-AEP du canton. L’opérateur de service d’appui conseil au service public de l’eau (SAC/SPE) a également été accompagné.

AG de l’Association des usagers du service public de l’eau à Dan Baou, 2021