Projet d’alimentation en eau du village de Bégambian

Projet d’alimentation en eau du village de Bégambian

Tchad

Projet d’alimentation en eau du village de Bégambian

Village de Bégambian, région du Logone Est, Tchad. 7 500 habitants. 2014 – 2019.

Partenaires : Délégation du Ministère de l’élevage et de l’hydraulique – SEDIF

Budget : 544 k€. SEDIF : 509,5 k€. Exploitant 1 : 19 k€. Exploitant 2 : 15,5 k€.

Opérateurs : SEVES – AGIR Tchad.

Etat des lieux

La république du Tchad est un pays d’Afrique centrale  sans accès à la mer. D’une superficie de 1 284 000 km2, il est le cinquième pays le plus vaste d’Afrique. On dénombre 16 millions d’habitants avec une densité de population de 8,8 habitants par km2. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) classe toujours le Tchad comme le quatrième pays le moins développé au monde dans son rapport annuel de 2018, lui attribuant un indice de développement humain de seulement 0,401.

Dans le village de Bégambian, l’ensemble des habitants s’alimente en eau à partir de deux puits modernes, dix-sept puits traditionnels, qui, au vu de leur profondeur insuffisante, tarissent en saison sèche, et de 2 PMH. Une première PMH a été installée dans l’enceinte de l’école primaire en 2013 (sur financement du « 5% pétrolier ») et une seconde installée en avril 2014 près de l’église. Le marigot le plus proche se situe à 9 km du village.

Les habitants utilisent en moyenne 5 à 10 litres d’eau non potable par jour et par personne puisée au puits. La pénibilité de corvée d’eau pour les femmes et les enfants y est très forte.

Situation avant la mise en oeuvre du projet :

Le projet

 Les actions proposées dans ce projet sont les suivantes :

  • Mise en place d’une Association des Usagers de l’Eau ;
  • Professionnalisation de l’exploitation ;
  • Intégration dans le dispositif CCAG ;
  • Prise en charge de l’ensemble des coûts par la vente du service de l’eau.

Le volet travaux prévoit quant à lui la réalisation d’un forage,  la construction d’un château et la mise en place d’un réseau dans le centre de Bégambian.


Le Service Public d’Eau de Bégambian :

En octobre 2017, le service d’eau de Bégambian dessert 7 700 personnes dans les villages de Bégambian (quartiers Bégambian Centre, Bégambian I et II, Békormassa, et Maïnan), Maïkouma, Bendal et Maïnaga. 90% des habitants se trouvent à moins de 200m d’une borne fontaine et 99% à moins de 400m. La corvée d’eau, assurée par les femmes et les filles, est passée de 1h30 à 20 minutes en moyenne par ménage.

Pour une consommation estimative de 5 litres par jour et par personne, un ménage de 6 personnes s’alimentera à raison d’une bassine de 30 litres par jour pour un coût de 1,37€ par mois en moyenne, et un temps de corvée d’environ 20 minutes par jour en moyenne.


Les ouvrages réalisés :

De 2014 à 2017, le projet aura permis de réaliser un forage, un réservoir surélevé en béton de 70 m3, un réseau de 5,5 km/l, 11 bornes fontaines, 3 abreuvoirs, un local d’exploitation et un périmètre clôturé de protection du forage. Le SEDIF a financé l’ensemble des ouvrages patrimoniaux et l’exploitant (opérateur privé local) a financé la pompe immergée et le groupe électrogène sur ses fonds propres.

                


Organisation du Service Public de l’Eau :

L’Association des Usagers de l’Eau (AUE) de Bégambian créée dans le cadre du projet est responsable du service public de l’eau. Elle a confié l’exploitation du service à un opérateur local professionnel (Scté AMIGEC), et les deux acteurs sont appuyés et audités par la Cellule de Conseil et d’Appui à la Gestion (CCAG) de Moundou, qui assure le suivi technique et financier du service. Le tarif de l’eau a été fixé à 1,52 €/m3 (1 000 FCFA/m3).

Le service a connu des difficultés, après le départ de l’exploitant AMIGEC en juin 2018, du fait de la faiblesse de la demande par rapport aux estimations. La demande avait commencé à augmenter en avril-mai 2018 par rapport à l’année précédente. Le coût de revient du m3 était élevé à cause des charges fixes et des charges de pompage et les recettes ne permettaient pas d’équilibrer le compte d’exploitation. Après intervention de la CCAG, un nouvel exploitant a investi dans les moyens d’exhaure pour 15 k€.
AGIR a accompagné l’AUE et le délégataire pour la négociation du contrat, du prix de l’eau (900 FCFA/m3) et sa clé de répartition. Le contrat a été signé et le service a redémarré en août 2018.

Après la panne du groupe électrogène, le service s’est arrêté en décembre 2018. AGIR et SEVES ont obtenu un financement du SEDIF et du SIGEIF pour un redémarrage du service en 2020 à travers l’identification et l’accompagnement d’un nouvel exploitant et la solarisation du dispositif de pompage.


Des usagers sensibilisés :

L’ONG AGIR, partenaire de SEVES sur le projet, a réalisé des activités de sensibilisation des villageois au paiement de l’eau et aux grands principes de pérennisation du service de l’eau avant le démarrage du service, en décembre 2016. Des focus groupes autour de l’importance du service pour l’amélioration des pratiques d’hygiène et de la santé ont été menés. Les cibles des actions de sensibilisation ont principalement été les femmes car elles sont les responsables de la corvée d’eau et vecteurs de la sensibilisation à l’hygiène auprès de leur famille.