Le renforcement des services publics de base et le redéploiement des Etats constituent pourtant le socle d’une paix durable et de l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) dans la région. A côté de l’aide d’urgence nécessaire pour des millions de personnes déplacées et/ou en situation d’insécurité alimentaire notamment, les projets structurants d’appui au développement de services publics ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de l’insécurité, notamment pour les personnels expatriés avec le classement en « zone rouge » (déplacements formellement déconseillés) de la quasi-totalité du Sahel central.

Il existe au Sahel une multitude d’opérateurs locaux, agences, bureaux d’études, experts, ONG spécialisés et dont le potentiel est souvent sous-utilisé. Ces acteurs sont en mesure de conduire des projets ambitieux avec des effets directs sur l’accès des populations aux services, en renforcement des administrations et des opérateurs de gestion des services, condition nécessaire de viabilité des services.

SEVES s’engage auprès de ses partenaires maliens, nigériens et tchadiens, et continue d’adapter ses modalités d’intervention : veiller à la sécurité des partenaires locaux, renforcer l’usage des technologies de l’information et la communication pour le suivi et la coordination, former et fournir une assistance technique auprès des équipes dans les capitales notamment.

La crise du COVID19 a permis d’accélérer le recours à ces modalités de travail. Face aux obstacles qui semblent se lever devant l’objectif d’accès universel aux services de base, nous continuons de penser que la confiance et le soutien aux opérateurs locaux constituent la meilleure opportunité pour un développement durable au Sahel et que le moment serait des plus mal choisis par les bailleurs pour se détourner de la région.